La montagne sacrée du sud de l’Inde
“Arunachala, tu déracines l’ego de ceux qui méditent sur toi du fond de leur Cœur.
Ramana Maharshi
OM NAMO SHRI ARUNACHALARAMANAYA
SALUTATIONS AU SEIGNEUR ARUNACHALARAMA”
L’Inde ne se donne qu’à ceux qui ont accepté de s’arrêter et qui longuement ou humblement, ont penché leur oreille pour écouter de tout près les battements en eux-mêmes, au sein du fond pour y entendre au plus secret de leur Cœur, le secret que l’Inde inlassablement y murmure pour eux, par la voie ineffable du silence. Car le silence est le langage suprême en qui l'Inde se révèle et délivre son message essentiel, son message du dedans“.
Souvenirs d’Arunachala, récit d’un ermite chrétien en terre hindoue, Henri Le Saux
Arunachala, ”aruna“ couleur rougeoyante du soleil levant, et ”acala“, ce qui ne bouge pas, est une montagne sacrée du sud de l’Inde.
Plus précisément située dans le Tamil Nadu à Tiruvannamalai (proche du 80ème degré de longitude), la sainte colline est sur la route mythique des pèlerinages.
Bien avant les Himalaya, il y a plusieurs millions d’années, lorsque la Terre était jeune, Arunachala, elle, se tenait déjà là.
Comme le dit la légende des Purana, quand les dieux erraient librement sur la surface de la planète, ce mont était déjà reconnu comme l’Adi-lingam, la forme primordiale de Shiva, le suprême seigneur, le Dieu des Dieux, le soi véritable et absolu.
Autrement dit, Arunachala manifeste aussi le linga de feu ou encore le jyotir lingam (lingam de lumière), qui se dresse seulement aux yeux de la sagesse (côté est de la montagne). De nombreux sages, des siddha, des yogis, même ceux vivant au Mont Kailash, près du Gange ou d’autres rivières sacrées se rendent jusqu’à ses pieds. Grottes, huttes, petits lieux d’habitation servirent d’habitat à tous ces sages et yogis.
Les êtres du petit peuple, serviteurs de Shiva, mais aussi les deva, les gandharva, les yaksha qui se manifestent sous des formes visibles ou invisibles, aident à garder sacré ce lieu si mystique.
Arunachala apparut en même temps que l'âge de vérité (KRITA YUGA) ou le feu de vérité, la sagesse.
Dans la logique des différents âges, on comprend bien que la première race qui s’installa sur Terre ne pouvait être que divine, faite de lumière.
La terre de Mu, la Lémurie ou l'Atlantide auraient un lien étroit avec Arunachala.
Le peuple noble, les Arya, celui du dernier âge, l'âge de fer appelé kali yuga, est celui qui doit atteindre le sommet de son développement et reprendre le chemin du retour.
Arunachala est le témoin ou le veilleur silencieux du développement de la terre et de l’humanité.
On comprend alors ici que ce lieu sacré nous relie naturellement à quelque chose qui nous dépasse. Ce qui explique sûrement pourquoi de nombreux yogis et sages y ont vécu plusieurs années.
Sur le flanc de la montagne, la grotte de Shri Virupaksha, très convoitée, assez vaste et ample, en forme de OM, contient le Samadhi de Virupaksha Deva, un saint shivaïte.
Shri Baghavan, Ramana Maharshi avait un intérêt particulier pour cet endroit et y vécut de nombreuses années.
Au-delà de la forme manifestée de la conscience, Shiva, c’est aussi le maha guru duquel émane l’enseignement des enseignements.
Pur vedantin, il incarnait la plus haute spiritualité hindoue. Il passa toute sa vie, depuis l'âge de 16 ans, auprès de cette montagne.
”- Qui suis-je ?
- Tu es cela.
Le silence du guru est l’instruction la plus fracassante, la plus explosive qui soit. Il est aussi la forme la plus élevée de la grâce.
Toutes les autres diksha ou initiations ne sont que des facteurs “dérives” du silence, ils sont secondaires“.
(Ramana Maharshi)
Le sage d’Arunachala, l’un des plus grands maitres de l’humanité, donnait la majorité de ces enseignements en silence (muna-upadesha), par le regard ”porte de l’âme“.
Universel et libre de toute doctrine, Shri Baghavan n’était rattaché à aucune lignée. Son enseignement simple et direct repose sur l’investigation du ko’ham, ”qui suis-je ?“.
Shri Ramana Maharshi fut un très grand jnana yogi. À l’âge de 16 ans, il fit l’expérience de la mort en voyant qu’il n’était pas ce corps. Il atteint moksha, l’illumination, spontanément sans aucune pratique antérieure, et il demeura au cœur de cet état le restant de ses jours dans le monde.
Il quitta son corps le 14 avril 1950.
Au-delà du temps et de l'espace, Shri Baghavan est dans nos cœurs pour l’éternité afin que soit révélé la lumière du Soi en chacun et chacune.
”La réalisation du Soi est l’aide la plus grande que l’on puisse apporter à l’humanité“ (Ramana Maharishi)
Voici un complément de texte plus personnel écrit quelques semaines après.
Arunachala est un vrai guru pour celui ou celle qui souhaite vraiment du plus profond de son cœur déraciner l’ego.
La colline sous ses airs de sainte nitouche ne fait pas de cadeaux et peut se révéler sous un tout autre aspect, pour celui ou celle qui est prêt à entendre son message du dedans... C’est comme passer à la phase essorage du cycle lavage économique ! Une transe m’envahissait lors de son ascension... Comme lors de la première montée, mon mental me faisait douter et me disait que je n’arriverai pas au bout. C’est là où juste après que je me suis sentie entrer dans une forme de transe pour dépasser cet état du mental ... Et trouver les ressources essentielles pour continuer à grimper. Simhasana a fortement contribué au reste de l’ascension en me faisant rugir de détermination et de persévérance quand me venait l’idée d’abandonner et de redescendre.
S’alléger pour voyager toujours plus loin et plus haut c’est entre autre ce que le maha guru m’a enseigné sur ses Roches de feu...
La purification, l’élimination des vasana, samskara, de nos vieux schémas et karmas font partie du processus de purification qu’on le veuille ou non, ça nous dépasse...
Hommage au jnana yoga... Et hommage à Shri Ramana.
Au loin après avoir deviné que c’était enfin elle, des larmes de joie et de gratitude ont coulé à flots, en ressentant enfin le retour à la maison.
Je partage avec vous une photo qui témoigne de ce moment. Une photo de la colline vue de loin lors de l’arrivée en bus au soleil couchant.
Sources et références
- “La lumière du soi”, Ramana Maharshi. Présentation, traduction et notes de Patrick Mandala. 1980.
- “Souvenirs d’Arunachala, récit d’un ermite chrétien en Terre hindoue” Édition EPI, Henri Le Saux, 1978
- “Arunachala, le mont sacré”, Skandananda, 1980.
- “Cœur est ton nom, ô seigneur”, éditions altess, 2008
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Caroline Vaxelaire
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