Présentiel et Distanciel sont dans une galère, Distanciel pousse présentiel à l'eau, qui reste dans le bateau ?
Distanciel !
Alors Distanciel prend conscience subitement qu'il est Distantciel, distant du ciel, distant du monde, distant des autres. Il prend conscience que cet autre qu’il pensait avoir poussé dans l'eau est une partie de lui-même qui s'est volontairement jetée à l'eau, a refusé de s'enfermer dans la distance et a accepté d’expérimenter le samsara. Et en plongeant dans l'océan du samsara, il a réalisé que cet océan n'est autre que le ciel de l'éveil. Il a réalisé subitement qu'il est Présent Ciel, présent au ciel, présent au monde, présent aux autres.
Cette petite histoire peut-t-elle nous aider à réfléchir à ce qui nous arrive en ces temps de « distanciation sociale » ? Jusqu'à peu nous faisions du présentiel sans le savoir, loin d'imaginer que le distanciel allait nous être imposé. Mais étions-nous pleinement présents dans nos cours, dans nos ateliers, dans nos stages, dans nos formations, dans nos enseignements, dans notre vie ? Étions-nous davantage présents au ciel ou distants du ciel ? Et maintenant, quelle présence, quelle conscience, pouvons-nous mettre dans cette distance ? Laisserons-nous cette technologie amplifier cette tendance à tout réduire à l'image, aux apparences ? Ou bien, l'utiliserons-nous pour porter plus loin la parole ? Pour décupler la portée de la transmission ?
Chroniques de l'ouvert par Loup Vert